Depuis son projet de relance en 2017, la coopérative a mis en place un dispositif de contribution qui permet à ses entrepreneur·es de participer à la prise de décisions (gouvernance partagée) et au développement de la coopérative.
Chez Optéos, le service administratif est géré (en grande partie) par deux salariées permanentes, le reste (accompagnement des coopérateurs et coopératrices, développement commercial, formation, communication…) est pris en charge par les entrepreneur·es qui assurent collectivement la gestion de la coopérative. Ces dernier·es ont alors la possibilité de choisir de se rémunérer pour cet investissement grâce au budget contributif.
Qu’est-ce qu’un budget contributif et comment fonctionne-t-il ?
Un budget contributif est un outil de rétribution qui permet à un collectif (ou plutôt ici un groupe de travail) de s’autogérer financièrement de façon transparente et démocratique. C’est un élément clé de l’économie des communs qui permet de créer une troisième voie entre le statut de salarié.e et celui de bénévole : celui de contributeur ou de contributrice rémunéré·e.
Concrètement, chaque groupe de travail chez Optéos dispose d’une enveloppe financière définie pour réaliser ses missions. Les entrepreneur·es qui ont rejoint ces groupes de travail s’organisent et se répartissent les tâches grâce à différents outils collaboratifs. Chacun.e viendra ensuite déterminer (a posteriori) la rémunération souhaitée pour le travail effectué.
Les critères
La personne qui contribue détermine seule sa rémunération en fonction de différents critères, selon :
- La tâche effectuée : temps et énergie investis, pénibilité de la tâche, compétences requises, etc.
- L’enveloppe globale liée au projet et le nombre de contributeurs ou de contributrices qui y participent.
- Les bénéfices collectifs et individuels : par exemple, si ma CAE se développe bien mon activité peut bénéficier de ce développement.
- Les besoins financiers de la personne qui réalise la tâche.
- Le cadre éventuel fixé par le collectif. Optéos propose par exemple une grille d’évaluation avec des fourchettes de tarifs horaires afin d’aider les contributeurs et les contributrices à fixer leur rémunération. Cette grille permet à la coopérative de s’assurer que les rétributions sont équilibrées. La charge mentale des entrepreneur·es est prise en compte.
La rémunération est communiquée au collectif qui peut ainsi régulariser au besoin (à la baisse ou à la hausse).
La contribution n’est pas obligatoire
Les contributions sont libres. En effet, il n’existe pas d’obligation pour les entrepreneur·es de rejoindre un ou plusieurs groupes de travail qui par ailleurs ne sont pas hiérarchisés. Cela ne signifie pas pour autant que les tâches de coordination et d’organisation sont absentes du travail collectif, les entrepreneur·es sont juste libres de choisir ce sur quoi va porter leur contribution au projet.
Voilà bientôt trois ans qu’Optéos fonctionne avec une part importante de contribution via ce système, et la coopérative se porte très bien !
Le modèle contributif permet aux entrepreneur·es de prendre part activement à la gestion de la coopérative, de mieux comprendre son fonctionnement mais également d’être force de propositions concernant les chantiers à mettre en place. Les entrepreneur·es d’Optéos deviennent ainsi acteurs et actrices de leur propre outil de travail. Une façon de l’adapter au mieux en fonction de leurs besoins.
Pour aller + loin :
- La page Corémuration sur le Wiki de Movilab,
une marque collective pour les tiers-lieux. - Vivre des communs, ou comment rétribuer
la contribution aux communs (sur dropbox). - Financement et rétribution dans les communs
(sur Wikiversité, Laboratoire Catalyst). - Etude en cours sur les budgets contributifs (Wiki Movilab).